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La Première Guerre mondiale à Saint-Avit-de-Vialard



Affiche « l’effort paysan », Dessin signé V. Prouvé, 1918, édition Berger-Levreau. Archive communales de Saint-Avit-de-Vialard.


Chaque 11 novembre, le Conseil Municipal rend hommage aux victimes de la Guerre de 1914-1918 lors de la cérémonie d’Armistice. La mémoire collective a effacé le traumatisme de cet épisode douloureux et nous ne conservons aujourd’hui que ces 12 noms gravés sur le monument au mort, nous rappelant le destin tragique de ces appelés :

Ce sont : Arthur ALIX et son frère Gaston ALIX de Lavalade, Elie BESSE de Bournical, Maurice CASTAGNOL de Vialard, Ludovic DELORD et Jean Victor LEYMONERIE de La Brunie, Jean FOURNIER le doyen, enrôlé à 41 ans, Constantin LACOSTE, le jeune Hébert LABROUS du Lac Noir alors seulement âgé de 19 ans, Maurice POTIER de Leymandie, Victor Rey dit Anet qui laisse sa vieille mère seule à Lavalade et leur voisin Elie TABOUY. Tous se connaissaient car ils étaient parents, voisins, amis ou camarades d’école.

La plupart ont disparu dans les combats de la Marne, de l’Artois, de Verdun ou du fort de Douaumont. Jean FOURNIER a succombé à la première attaque chimique de l’Histoire militaire le 22 avril 1915. Elie BESSE et Victor LEYMONERIE, eux, sont décédés des suites de la tuberculose contractée sur le front, tandis que Maurice POTIER semble avoir souffert d’un trouble cardiaque[1]

Cette guerre a eu des conséquences dans toute la société, ce que nous rappelle l’affiche intitulée « l’effort paysan » :

« Le paysan sait que sans lui nos soldats mourraient de faim : la culture des céréales, la culture maraichère, la culture de la vigne, indispensable en temps de paix, assurent la résistance et contribuent à la victoire en temps de guerre.

L’élevage des chevaux, des bestiaux, des animaux de basse-cour n’est pas moins utile. Si nous faisions venir de l’étranger toute notre alimentation, nous nous appauvririons et nous entraverions le transport des troupes alliées. Aussi le paysan travaille-t-il

De toutes ses forces, s’ingénie-t-il a intensifier la production en choisissant celle qui convient le mieux au sol en employant rationnellement les engrais chimiques ou naturels, en renouvelant les procédés de culture, en adoptant les instruments et les outils les plus avantageux, en fondant des associations et des syndicats agricoles. Le Paysan lui aussi travaille à gagner la guerre.

Depuis février 2021, le classement des archives municipales a été entrepris. Comme dans toutes les communes françaises, le Maire est garant de leur intégrité et de la transmission de ce patrimoine. Ce travail d’archivage est l’occasion de découvrir des documents qui nous éclairent sur le passé des habitants de la commune, comme cette affiche qui illustre l’implication des femmes, des jeunes et des personnes âgées pour continuer à nourrir malgré tout le pays. Le texte qui vise à renforcer la cohésion sociale en cette période de trouble, nous rappelle aussi la nécessité de préserver ces paysans qui usent de leur savoir-faire pour nourrir la population et mettre en valeur le territoire par l’agriculture et l’élevage.


[1] Leur fiche militaire est consultable sur le site des archives départementales de la Dordogne et à la mairie.