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Jean Fournier est le doyen de ces poilus qui ont sacrifiés leur vie. En effet, il a l’âge limite (41 ans) pour combattre. Il est né le 15 octobre 1873 à Limeuil où ses parents Jean Fournier et Anne Pialat sont cultivateurs. Lui, exerce à Saint-Avit-de-Vialard en tant que cultivateur depuis 1909.
Il effectue ses 3 ans de service militaire, puis entre dans la réserve du 108ème régiment d’infanterie. Il est châtain clair aux yeux roux. Il commence à être dégarni, à un nez aquilin, une grande bouche et une fossette au menton ; un visage que l’on n’oublie pas. Il mesure 1 m 60. Lors de la mobilisation, il entre au service des réquisitions, puis entre dans le 80ème régiment d’infanterie territoriale à St Lo le 1er décembre. Les « pépères », ainsi qu’on nomme les plus âgés des soldats, doivent subir le terrible hiver des Flandres belges dans la boue, parfois même avec de l’eau jusqu’au ventre dans les tranchées. Ils n’ont d’aménager des abris durant ce premier hiver. Le 22 avril 1915, pour la première fois de l’Histoire, les Allemands utilisent les gaz toxiques asphyxiants contre les alliés.
Jean Fournier subit cette première attaque et un grand nombre de ses camarades sont grièvement blessés. Pour ce premier essai, les allemands ont utilisé du chlore. Les témoignages sont terribles : « Presque aussitôt, nos postes de première ligne se sentent atteints d'un mal extraordinaire. C'est comme une vapeur suffocante qui arrête la respiration, donne la nausée, vous fait défaillir. Et cela pénètre partout, dans la tranchée, dans les abris. » Les cadavres jonchent la plaine. Bombes et obus continuent à être tirés toute la nuit et le lendemain. C’est à cette date que Jean disparaît, à Lizerne (Belgique) à l’âge de 41 ans. Il est marié puisque sa veuve reçoit 150 francs au titre du secours immédiat. Elle doit attendre le 3 novembre 1922 pour que le tribunal de Sarlat prononce enfin son décès.